Au-delà des ailes

Le jardin des rêves, où volent les papillons,

Leurs couleurs éclatantes, or et argent, rayonnent,

Ils effleurent les fleurs, en ivresse, en frisson,

Sculptant l’horizon d’une beauté qui étonne.

Sous le soleil complice, tout semble enchanté,

Leurs battements légers, un souffle de douceur,

Mais à l’ombre des cieux, là où l’œil se plaît,

Se cache une vérité, à la face trompeuse.

Les pétales s’effritent, sous la brise indolente,

Des rires de façade que le vent emporte,

Derrière chaque sourire, une larme dévorante,

Dans ce monde illusoire, la tristesse culbute.

Chaque délicate aile, comme un cri de détresse,

Est forgée dans le silence des maux dérobés,

Car au cœur de ces roses, sous leur douce finesse,

Se dissimulent les blessures que l’on ne peut nier.

Les papillons, doux, volent sur nos peines,

Portant le poids du monde, fragiles en leur vol,

En surface, tout est joie, comme un air de verveine,

Mais en dessous, dormant, s’éveille le chaos.

Ainsi va la beauté, un éphémère reflet,

Elle charme et elle fascine, mais oublie les regards,

Dans le monde des papillons, n’oublions jamais,

Qu’au creux de la lumière, se colore parfois de noir.

© Elwiin